IRANMAN

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De : Iranman
Envoyé : mercredi 18 avril 2007 0:42
Objet : Welcome to Youssef

Et c'est partit,...l'Iran pour du vrai!

Départ de Zaventem, dimanche en fin d'après-midi pour une arrivée à Téhéran prévue à 2h30 du mat' après une étape par Istanbul.  Graissé, révisé, démonté, et emballé, Scott fait à nouveau partie du voyage.  Pas mécontent de me poser dans le zinc après des préparatifs de départ au pas de course. 
Sur place, je n'ai pas encore d'itinéraire précis à l'esprit mais envisage plutôt la région du Nord Ouest de l'Iran, en-dessous de l'Azerbadjian et à une enjambée de montagne de la mère Caspienne.  C'est que l'Iran à des voisins bruyants, les recommendations aux voyageurs sont claires, il faut dans le mesure du possible éviter les régions frontalières avec l'Iraq, l'Afganisthan et le Pakistan.   Le pays est immense, cela me laisse encore largement le choix de l'embarras ; - )

Durant la dernière étape du trajet qui nous mène à Téhéran, j'ai la chance dêtre assis à côté de Youssef, un Iranien , je lui parle de mon projet et en profite pour déployer la carte d'Iran dans l'objectif de valider mes choix d'itinéraires.  Son enthousiasme est perceptible et communicatif.  Passé la douane est une formalité, il est 4 heures du mat' quand je récupère mes bagages.  Mon point de chute à Téhéran est chez Bertrand et Mimi, récemment installés avec leur familles nombreuse dans les hauteurs de la ville. Youssef me rattrappe à la sortie de l'aéroport et insiste pour payer le taxi et me donner son numéro de téléphone en cas de problème...il claque la porte du taxi en m'addressant un large sourir et un chaleureux "Welcome to Iran my friend".  Point d'arnaque en vue, juste un premier témoignage de la gentillesse et du sens de l'accueil des Iraniens.  Là je dis, Oooooyeah Youssef!

Après une traversée by night de Téhéran, il est 5 heures du mat' quand j'arrive chez Bertand et Mimi qui démontre à leur tour que le sens de l'accueil n'est pas le monopole des Iraniens.

Courte journée lundi qui me permêt de régler quelques aspect logistiques. 
La maison de Bertrand et Mimi et situé dans un quartier aéré de Téhéran, dans l'habitation d'un ancien dignitaire du régime du Shah.  Mardi sera voué à la visite du centre de Téhéran.  Pas un vélo en vue dans la ville, la circulation qui règne à Téhéran est proprement halucinante! Vivement le montagnes !  La première étape de mon périple est décidée: je pars demain (mercredi) matin à la première heure en taxi à quelques deux heures au Nord de Téhéran à Qazvin, histoire de quitter les grands axes avant de commencer à pédaler.  La "vallée des Asassins"  et le fort d'Alamut sont au programme, avec vue plongeante sur la mer Caspienne.  Ca promet !


De : Iranman
Envoyé : jeudi 19 avril 2007 22:06
Objet : Gij geluuve da?

Salam Aleykom Deuzashce!

Plutot sanguinaire Hasan-e-Sabbah...  C'est lui qui sevissait avec sa secte des 'Assassins' dans la vallee d'Alamut a la fin du 11ieme siecle, jusqu a ce qu'il passe l'arme a gauche en 1124.  Son armee etait alors constituee de mercenaires patriculierement zeles qui s'attaquaient a l'autorite politique et religieuse du moment en disparaissant aussitot dans leur fortin, veritable forteresses aussi impressionantes qu'impenetrables. Ils semerent la terreur dans toute la region.  En echange, Hasan-e-Sabbah leur promet a chacun une place au paradis.  Leur endoctrinement passait egalement par une forte consommation de Hashish, ce qui expliquerait l'ethymologie du mot 'Assassin' (Hasshish-iyun). Selon les locaux, Hasan-e-Sabbah serait le premier 'terroriste politique' de l'histoire. Ayant resiste aux invasions Arabes et Mongols, l'histoire raconte egalement que c'est grace a lui qu'on continue a parler le farsi en Iran, a l'inverse de la plupart des pays voisins, arabises lors d'invasions successives.

La "vallee des Assassins" ou vallee d'Alamut, consiste aujourd'hui en une longue vallee rocheuse bordee des ruines de ces quelques 50 chateaux-forts, un terrain de jeu magistral pour les prochains jours de mon periple.

Arrivee a Qazvin mercredi matin par voie motorisee, j'en repars a velo. 
Premiers coups de pedales, et comme a chaque fois, premieres emotions,...juste envie de pousser un bon gros: OOoooyeah! Voila, c'est fait...reste plus au qu'a pedaler.

La temperature est ideale, en revanche j'aurais apprecie quelques km d'echauffement supplementaire avant de commencer a grimper.  Ce ne sera pas le cas.  Dans un decor Izoardesque, j'entame ma premiere ascension a 12h00.
Le code vestimentaire exige le port du long, le chamoix 'poutre-apparente'
est donc proscrit.  Premier col, premiere pause. Amhid s'emmerde dans son 'resto-route' et me fait la fete quand il me voit arriver.  J'ai droit a une omelette, un the, et un morceau de pain,...frugale, mais une longue descente s'annonce,...tant mieux.  Je suis gate par une vue degagee sur cette large vallee d'Alamut et sur les montagnes enneigees de l'Alborz. Je passe successivement les villages de Rajayi Dasht, Minu Dasht pour arriver au bout d'une eprouvante ascension jusqu'a Gazor Khan.  La derniere heure se fera sous une pluie battante et avec un vent lateral glacial...ce n etait pas vraiment prevu au programme. Ali et sa famille m'accueillent gentillement dans leur guest house de fortune. Pas de salle de bain, mais un poil-a-bois salvateur. Pour diner ce sera une omelette, un the et un morceau de pain,...et au tapis sans dessert (il n'y a ni lit, ni matelas). Pas cool sur ce coup la, Ali ; - )

Le lendemain, il pleut comme vache qui pisse. Ration habituel au petit dejeuner (omelette, the, pain) et rapide ascension a patte jusqu a la forteresse d'Alamut (Alamut Castle). Le ciel n'annonce rien de bien et je crains de rester bloquer dans le palace d'Ali pour une nuit supplementaire. 
Variante a midi: j ai droit a une assiette de riz...trop fort Ali! Je profite d une eclaircie pour continuer a m'enfoncer a velo dans cette vallee d'Alamut. Les cartes routieres sont d une fiabilite deplorable et les locaux sont plutot approximatifs.  La route se termine au bout de 30 KM et continue en un sentier.  Il manque 70 km de route et un passage de col pour basculer sur l'autre versant et atteindre la prochaine bourgade.  Je me reseigne a Zavarak de la faisabilite d'une traversee a velo.  Le villageois sont unanimes, c'est impossible a faire.  J'insiste mais il me dissuade de continuer pour des raisons de securite.  Les arguments sont valables: neige, avalanches, chemin glissant non carrossable, mauvais temps, plus de village avant 50 km,...et les loups qui peuplent les montagnes.  J'ai des doutes sur le derniers arguments, mais vu ma determination, je les soupconne d'en avoir rajoute pour mettre un terme definitif a mon entreprise.  J'ai meme eu droit a une invitation chez un notable du village pour me ramener a la raison. Il n'existe acune alternative.  Je n ai pas le choix, demi-tour toutes, et retour a la case depart, Qazvin.  100 km a rebrousse vallee,...en voiture cette fois.  Nouvel objectif: Masuleh. A en croire la carte je devrais mettre 2-3 jours pour y arriver.  En gij geluuve da ?!

De : Iranman
Envoyé : mercredi 25 avril 2007 7:23
Objet : Carpet Land

Nouvelle journée, nouvelle vallée.  La journée démarre sous un soleil radieux, dans une vallée qui m'a été vivement recommandée par un guide iranien du Musée National à Téhéran.  "A journey you will never forget" avait-il rajouté pour me persuader du bon choix.  Qu'a cela ne tienne, l'improvisation a cela de bons que toute proposition est interessante à prendre en compte. L'alternative a mon itineraire initial semble parfaitement convenir. Je démarre du barrage hydro-éléctrique de Manjil duquel j'apperçois la perspective des sommets enneigés.  J'entame la vallée avec une étape de 80km qui me permettra au bout d'une journée d'atteindre le village de Darram en longeant la rivière.  Le denivellé est raisonnable mais un vent de face a quelque peu ralentit ma cadence.

Les iraniens n'ont absolument pas adopte le velo comme mode de locomotion.
Depuis mon arrivee a Teheran le seul velo rencontre est le tricycle de Camille, la fille de Mimi et Betrand.  Il faut admettre qu'avec le prix de l'essence fixe a 0.08 d'euro, contre 0.20 d'euro la bouteille d'eau minerale il faut etre serieusement motive de pedaler.

Les nouvelles circulent vite dans les vallées,a mon arrivee a Darram le comité d'accueil m'attend déja a l'echoppe du village, seul lieu de rendez-vous, où l'on sirotte le thé et fume le qalyan.

"Belgique!".  Ils ont manifestement été tuyauté de mon arrivée par Ismael, qui m'avait ravitaillé à midi, 50 km en aval.  Rapidement ont frole l'émeute, la moitié du village accours pour ne rien manquer du spectacle.
Belgique has arrived!

D'abord le thé, ensuite penser à trouver une piaule.  Aucun problème de ce cote, c'est tout trouvé.  Farshad propose de me refiler la clé de son troquet et de me fristouiller un petit repas.   Au menu du soir, omelette, oignon et...qalyan à l'orange en guise de dessert, avant de rejoindre les bras de morphée sur de la carpette made in Iran. 190km au compteur de puis mon depart et un cumul de denivelle a pres de 3000 metres.

La journée de demain s'annonce pleine de surprise, la route s'arrête manifestement à quelques km de Darram et continue en un chemin caillouteux.
Tiens, tiens,...

De : Iranman
Envoyé : samedi 28 avril 2007 15:33
Objet : Tremblante du Mouton

Surtout ne pas demarrer une journee de velo le ventre vide ! Faute de spagetti, ou du classique contental breakfast, je me contenterai avant mon depart de la traditionnelle tete de mouton.  N'ayant aucunement l'intention de froisser mes hotes qui ont eu la gentillesse de concocter cette petite recette made in Iran en mom honneur, j'accepte l'offre avec une moue quelque peu sceptique.  La prepartion est somme toute assez simple puisqu'il s'agit d'une tete complete de mouton plongee dans de l'eau bouillante.  C'est servit sans sauce...

J'en ai fini de longer le cours d'eau et de croiser les rares vehicules qui descendent des villages, cette fois-ci c'est de la montagne, et plutot du non-carrossable. J'ai ete toutefois rassure sur le fait qu'il existe quelques petits villages de montagne repartit sur les 80 km de mon etape du jour qui relient Darram a Hastjhin. Je mets a profit un depart a la fraiche pour avaler les km sans devoir deja me soucier de la chaleur. Le chemin rocailleux emprunte sillonne dans une vallee entonnement verdoyante.

Faire du velo en montagne munie d'une carte foireuse est une experience particuliere, difficile d'anticiper le denivele.  En montagne il n'y a pas de prelevement a la source qui ne tienne: les descentes sont signe avant courreur de grosses difficultes. Le tirroir caisse n'est jamais loin, la roue libre se paye CASH.

Le premier col de la journee est atteint avant 11h00 du mat'.  Je bascule dans la vallee voisine en entamant une longue et vertigineuse decente qui n'annonce rien de bon...De fait, m'extirper de cette vallee necessitera de l'huile de bras en plus de celle de jambes.  Impossible de faire le moindre mettre sans mettre le pied a terre, je suis oblige de pousser ma cargaison a bout de bras pendant 3 longues heures en plein cagnard. Dur, dur,...je frole la tremblante du mouton (un comble !) en arrivant au premier village. L'accueil et ici beaucoup moins chaleureux du probablement au fait que tous les hommes sont au travail dans les montagnes et que les femmes sont d'habitude plus mefiantes et reservees. 'Salam ab, motashakkeram khoda hafez' (Bonjour, de l'eau, merci, aurevoir, je ne fais que passer...)

J'arrive a Hastjhin a la tombee de la nuit, je n'aurai croise que quelques rares villageois, un berger et ses chevres, une tete de mouton et la mine patibulaire de l'homme au marteau.  J'aurai puise toute la journee dans cette tete de mouton sans rien avaler d'autres que quelques biscuits secs,... autant dire, je suis affame.  Je me rue sur la premiere echoppe et raffle les quelques malheureux kebabs qui trainent encore sur son etale. Une fois de plus c'est l'effervescence, le chef de la police et ses sbires debarquent pour verifier mes papiers.  Il me fait penser a une version iranienne de Derrick, meme gueule, meme demarche mais avec la moustache en plus.  Apres un interrogatoire cordial,  je passe 1/2 heure a lui montrer mon velo et lui expliquer mon itineraire.  Farshad se propose de m'accueillir chez lui.  Je suis recu comme un roi.  J'aurais droit a un repas gargantuesque et un coin de tapis...il ne m'en faut pas plus.  280 km au compteur et 3900 m d'altitude positive depuis mon depart.



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Barrage de Manjil
qalyan
Qalyan
hasan   
 Hasan-e-Sabbah
ir
masuleh2
Masuleh

kazvin

Kazvin

fort alamut

Fort Alamut

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Vallée d'Alamut - Vallée des Assassins

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